2 Janvier 2025
"Si à 50 ans tu n'as pas de Rolex, c'est que tu as raté ta vie" disait Jacques Attali.
Il faut être sacrément con ou pauvre d'esprit pour ériger ça en pensée et faut être encore plus con pour y croire !
Pour beaucoup réussir dans la vie c'est accumuler du fric, du pouvoir, pour d'autres c'est avoir plein de gosses.
Et si réussir sa vie commençait par s'accepter et être soi-même, hors du troupeau ?
Mais parfois, ça met du temps...
Malgré quelques soubresauts pour tenter de me persuader que ma vie était chouette, je me laissais porter tel un morceau de tofu dans un insipide brouet.
Une vie sans saveur, certes sans problème majeur, auprès d'un mec que j'avais cessé d'aimer, de "potes" avec qui je ne partageais rien, tu parles d'une réussite !
Pour me confondre dans la masse, j'avais abdiqué - voire oublié - qui j'étais. Confortable mais sans intérêt. Lâche aussi.
Janvier 2002. Nouvelle venue dans une nouvelle entreprise, un jeune collègue avec qui je parlais de mes premières amours musicales, à savoir le hard-rock, me prêta un CD "Follow the Reaper" de Children of Bodom.
La première écoute et les trois suivantes furent une véritable agression auditive !
"Mais c'est quoi, cette merde?". Faut dire qu'à 43 ans les oreilles sont sensibles! Comment qualifier cet infâme magmas de bruits et de hurlements de "musical" ???!!!!
Mais j'ai persévéré : casque sur les oreilles et son à fond, j'ai écouté encore et encore cette galette. Et ce fut le déclic : sous l’œil médusé de mon ex, je sautai sur la banquette et headbanguai instinctivement. Je ne m'en étais même pas rendu compte !
A l'écoute finale du CD, une énergie incroyable m'avait gagnée, tout mon sang bouillonnait littéralement, une gnaque oubliée depuis très longtemps m'envahissait et une fringale de...
J'ai pris une baffe monumentale dont je ne me remettrai jamais et qui m'a remis les idées en place.
Mes premiers mentors m'abreuvèrent de heavy metal mais ce fut mon 1er festoche, le Wacken en août de la même année qui allait définitivement affirmer mes goûts : j'aime le bourrin, le brutal, le métal qui tache et qui dévisse les vertèbres.
Mon entourage crut d'abord à une crise d'adolescence. Mais 5 ans plus tard, j'étais en immersion totale : au moins un concert par semaine, organisation de Fêtes de la musique 100 % metal, soirées (abreuvées) au Black Dog, au moins un festival par an... certains parlèrent de métamorphose.
En fait ce n'était pas une métamorphose mais l'accomplissement de ce qui couvait depuis 1971 : j'étais enfin moi-même et je rentrais à la maison !
Mon ex me mit un marché dans les mains : le métal ou lui. Pauvre type ! Tchao blaireau !
Depuis je galère, mais quand je flanche le Metal est toujours là pour m'insuffler son énergie, pour me remonter le moral et recharger mes batteries. Il me rend ce monde merdique un peu plus supportable.
A [6]66 ans, je suis toujours là et le jour où je claque, je veux qu'on m'envoie une dernière fois une Grande Danse Macabre de Marduk ! (et un fût de bière).
Ce jour là, en suivant la Faucheuse (Follow the Reaper) le Metal m'offrit mon plus beau cadeau : LA VIE !