Metal extrême passion d'une profane
Natural Born Chaos est le quatrième album studio de SOILWORK mais il va incontestablement marquer un tournant tant dans la carrière du groupe que dans l'histoire du death mélodique, car je vous rappelle que nous sommes encore en 2002.
Le premier choc est visuel. La pochette signée Travis Smith rompt avec les standards du genre, envolée de papillons noirs sur fond blanc, naissant dans un cri, une aquarelle cauchemardesque.
Dès le premier titre, Follow the Hollow, on est scotché par la vitalité du morceau, ses riffs accrocheurs et surtout ces chants alternés, growl, scream et voix claire de l'immense Björn "Speed" Strid, enfin plus maîtrisée que sur les précédents albums. La brutalité de cette mise en bouche reste encore dans le droit fil des albums précédents.
As we speak amorce le tournant de NBC avec une intro et un refrain qui sonnent pop. Le synthé se fait aussi plus présent, associé en un équilibre parfait avec soli de guitare tantôt lourds, tantôt plus éthérés.
Le ton est donne : Natural Born Chaos explore un autre registre et le titre éponyme en est l'illustration parfaite !
The Bringer est de la même eau, entre un son pop léché comme un le poil d'un chat maniaque, parties brutales, synthé et guitares inspiré et toujours la présence d'un refrain qui fait mouche.
C'est d'ailleurs une des particularités de cet album : pratiquement sur tous les titres, le refrain vous reste dans la tête.
Point d'orgue de l'album, Black Star Deciever. Un bijou ! Une efficacité redoutable ! Et quel solo ! Sans parler des répons entre "Speed" Strid et son invité de marque en voix additionnelle (qui hurlera également sur le titre Mercury Shadow, sous réserve). A la fois planant, à la fois agressif, profond et foutrement accrocheur, c'est le gros morceau de cet album.
Dans la discographie en dents de scie de SOILWORK Natural Born Chaos reste l'album de référence, soit parce qu'on l'a adoré, soit parce qu'on l'a détesté tant il se démarque de ce que le groupe a fait avant, notamment "A Predator's Portrait" sorti en 2001, bien plus brutal.
A l'époque, cet album sonne résolument moderne, cassant les codes du death melodic pour lui apporter quelque chose en plus qui inspirera d'autres groupes dont leurs petits camarades d'In Flames sur l'album "Reroute to Remain", pas mauvais mais ô combien en deça ou encore les Américains de Killswitch Engaged.
Certes, les compositions sont solides, les musiciens au taquet (dont le nouveau claviériste Sven Karlsson, excellent).
Mais l'atout majeur de cet album, c'est son maître d'œuvre, le génial Dewin Townsend !
Personnellement, je pense que malgré le talent de Fredrik Nordström qui collabora à la prod, Natural Born Chaos n'aurait pas atteint ce degré d'excellence sans l'implication à tous les niveaux du Canadien, du choix de l'artwork à son travail de coaching sur la voix de Björn "Speed" Strid, à qui il prête "voix forte" sur deux titres. Quelle pureté de son ! Quel équilibre sonore alors que l'on est plongé d'une ambiance à l'autre !
Pratiquement tous les titres de cet album sont devenus des tubes et dans l'évolution du death melodic, il y a eu un avant et un après NBC.
Ma note : 19,5/20
Line up :
• Björn "Speed" Strid (chant)
• Ola Frenning (guitare)
• Peter Wichers (guitare)
• Ola Flink (basse)
• Sven Karlsson (claviers)
• Henry Ranta (batterie)