27 Décembre 2019
J'avoue être partie avec un parti-pris négatif, grossière erreur de ma part.
Legacy of the Dark Land est composé par Andre Obrich et Hansi Kürsh, respectivement guitariste et chanteur de Blind Guardian, en collaboration avec l'auteur fantastique allemand Markus Heitz, comme suite à son roman Die dunklen Lande (The Dark Land), et est écrit pour un orchestre classique. De fait l'œuvre est signée Blind Guardian Twilight Orchestra.
1618 marque le début de la Guerre de Trente ans, conflit né de la révolte des protestants tchèques contre les Habsbourg, dynastie du Saint Empire Germanique qui veut imposer la religion catholique et étendre son hégémonie sur l'Europe. Ce conflit entraînera toute l'Europe (sauf l'Angleterre et la Russie) dans un conflit meurtrier qui fera environ 5 millions de victimes sur une population estimée de 15 à 20 millions d'Européens. La guerre nourrit la guerre (War fields war)
Le décor est posé, passons à l'œuvre elle-même. Et croyez moi, le terme n'est pas usurpé !
Même si on retrouve la veine d'inspiration de Blind Guardian, laissez de côté toute référence habituelle au metal car on est ici en présence d'une saga musicale, d'un fantasy opéra à part de l'univers metal habituel (si ce n'est un petit rappel très discret en arrière-plan sur Dark Cloud's rising.
L'orchestre est fabuleux mais comment pourrait-il en être autrement, s'agissant du prestigieux Orchestre Philharmonique de Prague ! L'équilibre entre les instruments est parfait, sans aucune dissonance.
Autre pièce maîtresse de cet ovni, la voix de Hans Kürsh !
Autant je suis allergique aux voix claires dans le metal autant ici elle est tout simplement parfaite. Hans n'est plus seulement chanteur, il se fait acteur en modulant sa voix au fil des atmosphères, tantôt dramatique, passionnée ou plus légère (In the red dwarf's Tower). Il est appuyé par des chœurs grandioses et savamment répartis qui contribuent aux atmosphères sombres de cette saga.
Intercalés entre les onze compositions musicales qui s'enchaînent avec une logique imparable, les parties narratives permettent de suivre le fil de l'histoire et aèrent l'ensemble tout en créant des atmosphères allant du mystère à la terreur maléfique. Que les béotiens, tentés de les zapper, se rassurent car il existe une version expurgée. Mais quel dommage de se priver de ces passages quasi filmiques !
Car c'est bien une œuvre audio et visuelle que livrent les deux compères et les amateurs d'heroic fantasy y trouveront leur compte.
Musicalement c'est tout simplement énorme, inspiré et époustouflant ! Du début à la fin, on est emporté par le souffle épique de cette saga musicale qui nécessite cependant plusieurs écoutes pour en tirer toute la "substantifique moelle".
Attention ! Chef d'œuvre !
Ma cote : 20/20
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Petite mise en bouche aléatoire